n° 904-905 – Mythe et mythologie dans l’Antiquité – août / sept 2004

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Dans les années soixante ou soixante-dix, consacrer un numéro d’Europe au mythe et à la mythologie gréco-romaine n’aurait appelé aucune justification. Bien plutôt serait-il apparu comme un produit de l’air du temps, au cœur des élaborations théoriques du structuralisme en son acmé. Le mythe allait alors de soi, comme il ressort de la célèbre formule de Claude Lévi-Strauss : « Le mythe est perçu comme mythe par tout lecteur dans le monde entier. » Puis les doutes sont venus, et chez les hellénistes au premier chef : ces productions imaginaires, que l’on démontait avec une précision jusqu’ici inégalée, possédaient-elles une réelle unité ? La notion de mythe, empruntée par les ethnologues modernes à la langue des anciens Grecs, conservait-elle sa pertinence dès lors qu’on l’employait pour des cultures et sociétés en tout différentes ? Peut-on parler sans autre forme de procès de mythe sioux, égyptien, chinois ou inca — et déjà de mythe romain ? Tour de vis supplémentaire : sur les lieux mêmes de sa naissance, le mythe s’esquivait ; ce que les locuteurs autochtones désignaient par le mot muthos peine à coïncider avec le sens que nous donnons aujourd’hui à son héritier. Le muthos, est-ce bien du mythe ? La catégorie se dissout, éclate en une kyrielle de performances chaque fois originales, au point de faire paraître artificielle et forcée l’entreprise qui butait à les réunir sous le même chef et à leur appliquer la même méthode d’analyse. C’est dire que ce numéro d’Europe n’allait pas de soi…

S O M M A I R E – P R É F A C E

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